La strychnine dans la thérapeutique oculaire / par G. Haltenhoff.

  • Haltenhoff, Georges.
Date:
1876
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Credit: La strychnine dans la thérapeutique oculaire / par G. Haltenhoff. Source: Wellcome Collection.

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    Parmi les autres cas d’atrophie partielle très évidente à l’oph- thalmoscope, améliorés par la strychnine, je n’en mentionnerai plus qu’un, dont vous connaissez le sujet. C’est le jeune Michel Ch., auquel le Dr Odier a enlevé, en septembre 1874, une exos- tose éburnée de l’orbite droite qui vous a été présentée. Le nerf optique avait souffert par suite de l’énorme protrusion du globe, environ les 3/5 externes de la papille étaient décolorés. Bien qu’améliorée par l’opération qui permit à l’œil de reprendre sa place naturelle, la vision était encore sensiblement inférieure au degré normal six semaines après. Le champ visuel était libre, mais cet œil confondait le vert et le blanc, et ne distinguait dans les échelles de Jager que le n° 12. Après 3 injections, il put lire le n° 9 et reconnaître la couleur verte. Quand il existe dans le nerf optique et la rétine des lésions atrophiques qui sont la suite d’une inflammation des membranes profondes, on pourra espérer une amélioration par la strychnine à condition que la phlegmasie primitive soit éteinte et que l’atro- phie consécutive soit stationnaire. Sur sept cas de ce genre dont j’ai noté les résultats, j’ai obtenu trois fois une augmentation évidente de l’acuité visuelle. Le premier de ces malades avait eu une iridochoroïdite probablement rhumatismale, le second une rétino-choroïdite diffuse atrophiante à la suite d’ophthalmie sympathique qui nécessita l’énucléation de l’autre œil, le troi- sième enfin souffrait depuis plus de 15 ans d*’une amblyopie causée par une rétinochoroïdite syphilitique. Parmi les affections chroniques, dues à des altérations maté- rielles de la rétine, contre lesquelles je dus essayer les injections de strychnine, la rétinite pigmentaire était sans contredit une des plus rebelles et des moins engageantes. Aucun mode de traitement n’a jamais pu arrêter la marche fatale de cette affec- tion essentiellement héréditaire, qui envahit lentement le champ visuel de la périphérie au centre et finit le plus souvent par abaisser à un minimum l’acuité centrale, trop souvent même par l’abolir entièrement. Une amélioration passagère de la vision centrale avec diminution de l’amblyopie nocturne, voilà tout ce qu’on a pu obtenir parfois dans les formes idiopathiques de l’atrophie pigmentaire de la rétine. Aussi est-ce avec un scepti- cisme très légitime que je pris en main la seringue de Pravaz, pour essayer la strychnine dans cette funeste maladie. Les ré- sultats , sans être brillants, ont dépassé mon attente. Les cas traités furent au nombre de cinq, dont trois furent soumis en