Tumeurs végétantes des deux ovaires : corps fibreux de l'utérus ovario-hystérectomie de l'ascite dans les tumeurs abdominales / par le Docteur Quénu.

  • Quénu, E., 1852-
Date:
[between 1880 and 1889?]
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Credit: Tumeurs végétantes des deux ovaires : corps fibreux de l'utérus ovario-hystérectomie de l'ascite dans les tumeurs abdominales / par le Docteur Quénu. Source: Wellcome Collection.

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    pas la malade de sortir et de travailler. Cependant la grosseur se déve¬ loppait progressivement, lorsqu’un an après le début de son apparition, la cicatrice ombilicale se déplissa et vint simuler une hernie. A partir de cette époque, le ventre grossit déplus en plus : depuis trois mois surtout, son développement est devenu tel, que la malade éprouve la plus grande peine à marcher, qu’elle étouffe et n’ose manger, de peur d’accroître encore son oppression. La figure est amaigrie, un peu violacée, mais l’appétit est conservé et le moral excellent. M. Landouzy a bien voulu faire l’examen clinique des principaux vis¬ cères : il n’a rien trouvé d’anormal du côté du cœur, des poumons, du foie et des reins. Le 27 avril, la tuméfaction du ventre est énorme, la peau est distendue et comme éraillée par places. Çàetlà de grandes taches arrondies, d’un rouge cuivré, sont recouvertes de croûtes. Cette même éruption se retrouve aux cuisses. La malade nous avoue nettement qu’elle a eu la syphilis et qu’elle a à plusieurs reprises suivi un traitement spécifique. La cicatrice ombilicale est déplissée; la matité remonte presque jusqu’à l’appendice xiphoïde. La sensation de flot est facile à percevoir. Le palper abdominal est impraticable, tant les parois du ventre sont unifor¬ mément tendues et peu dépressibles. Les membres inférieurs et les grandes lèvres sont œdématiés. Le 9 mai nous pratiquons une ponction qui nous donne 21 litres d’un liquide jaunâtre, clair, non sanguinolent. Le liquide ascitique étant évacué, la paroi abdominale s’affaisse sauf sur la ligne médiane et en bas, où elle paraît soulevée par une tumeur. Une tumeur existe en effet, qui remplit l’hypogastre et se prolonge de chaque côté presque dans les fosses iliaques, en haut elle remonte un peu au-dessus de l’ombilic. Cette grosseur semble composée de deux lobes, le supérieur débordant l’autre et se limitant facilement; en s’aidant du toucher vaginal, on reconnaît que toute la masse se déplace avec l’utérus et semble faire corps avec lui ; les culs-de-sac vaginaux sont effacés. Nous portons le diagnostic de tumeur fibreuse de l’utérus. Pour plus de certitude, nous enfonçons l’aiguille de l’aspirateur dans la masse : il ne s écoule aucune goutte de liquide. Quinze jours après ia paracentèse abdominale, le liquide s’est reproduit en grande partie : il est évident que la malade est condamnée à mourir si on n intervient pas. Du reste, elle réclame avec instances une opéra¬ tion dont nous ne lui cachons pas la gravité. Le 24 mai nous évacuons avec un petit trocart une partie du liquide ascitique (9 litres environ). Le 26, nous opérons la malade avec l’assistance de notre ami et collè¬ gue Segond. Nous faisons d’emblée une longue incision contournant et epassant 1 ombilic : après l’ouverture du péritoine, du liquide ascitique s écoulé en abondance, et nous découvrons un fibrome utérin auquel