Pathologie comparée : de l'ostéomalacie chez l'homme et les animaux domestiques : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le 27 mars 1874 / par Paul Bouley.

  • Bouley, Paul.
Date:
1874
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Credit: Pathologie comparée : de l'ostéomalacie chez l'homme et les animaux domestiques : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le 27 mars 1874 / par Paul Bouley. Source: Wellcome Collection.

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    un cas de ramollissement des os chez un adulte, qu’il rap- porte. En 1752, Morand publie, dans le Journal des Savants, l’histoire à jamais célèbre de la femme Supiot, et la fait suivre bientôt de la description du squelette. C’était un cas si singulier, si étonnant, tellement différent de tous ceux que l’on avait observés jusque-là, que Morand ne songea pas à le faire rentrer dans un cadre nosologique quelcon- que. Levacher de la Feutrie, dans son traité du Rakitis, 1772, en déclarant que le vrai rachitisme est spécialement une maladie de l’enfance, et en établissant une distinction entre « la mollesse normale des os des enfants qui se cour- bent par faiblesse, et le ramollissement que peuvent subir les os des adultes, ordinairement denses et cassants, » fait faire un pas à la question. «J’ai ouï parler, dit-il aussi, de quelques jeunes femmes dont le rachitis a singulièrement augmenté à leurs premières couches. » Mais l’influence manifeste de l’état de gestation, et surtout des grossesses successives, sur la production du ramollissement des os, en dehors du rachitisme, n'est réellement signalée, pour la pre- mière fois, que par Stein, dans une observation qu’il publia en 1783. Il s’agit d’une femme qui, bien portante dans sa jeunesse, éprouva pendant le cours de sa deuxième gros- sesse, des douleurs dans la colonne vertébrale; puis son squelette subit des déformations; son bassin se rétrécit à ce point qu’à la quatrième grossesse, l’accouchement ne put avoir lieu qu’à l’aide du forceps ; à la cinquième, à la suite de la céphalotripsie. Enceinte une sixième fois, l’opéra- tion césarienne, reconnue nécessaire, aurait été pratiquée si Weidmann, accoucheur appelé auprès de la malade, n’avait pas pensé «qu’un bassin, vicié par l’ostéomalacie, pourrait peut-être, par la seule puissance des contractions utérines sur les parties fœtales engagées, ou tout au plus sous les pressions méthodiques du forceps, se dilater assez pour permettre le passage de l’enfant» (Gollineau). Le fœ- tus, attiré par les pieds, fut extrait, le bassin ayant cédé et