Du choléra : moyens préservatifs et curatifs ou philosophie des grandes épidémies. / par A.M. Bureaud-Riofrey.

  • Bureaud-Riofrey, A.-M. (Antoine-Martin), 1803-
Date:
1847
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Credit: Du choléra : moyens préservatifs et curatifs ou philosophie des grandes épidémies. / par A.M. Bureaud-Riofrey. Source: Wellcome Collection.

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    une existence misérable que la mort refuse de prendre. La débilité causée par les excès ne produit donc pas toujours la mort, mais elle diminue tou- jours le prix et le charme de la vie. Elle fait de la vie un fardeau au lieu d’un bienfait; elle rend à charge l’existence même. Et cependant , quel est l’homme qui est prêt à mourir? Quel est celui qui peut avec vérité faire légèrement le sacrifice de l’existence? Il y a, sansdoute, des individus prêts à se suicider ou à se faire tuer dans un duel; mais c’est dans un moment de folie, tandis que pen- dant l’exercice froid de la raison, quand l’homme jouit de toutes ses facultés, il répugne toujours à la mort ; aussi éprouve-t-il un effroi naturel à l’annonce d’un fléau qui tue en quelques heures. Laissons donc de côté les sentiments factices qui peuvent convenir à quelques êtres exceptionnels, mais qui ne conviennent pas à la majorité des hommes. Le choléra est un ennemi terrible; c’est un fléau que tout homme sensé et raisonnable veut et doit éviter ; lebon sens et notre intérêt nous disent que nous devons faire tout ce qui dépendde nous pour nous en préserver. Loin donc de suivre le proverbe, courte et bonne, il faut le blâmer, parce qu’il excuse plus d’un excès dans un temps où tous les excès sont condamnables. Pour les pauvres, les causes de faiblesse sont