Projet d'un glossaire françois.

  • La Curne de Sainte-Palaye, Jean-Baptiste de, 1697-1781.
Date:
M.DCC.LVI
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Credit: Projet d'un glossaire françois. Source: Wellcome Collection.

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    (5) De combien de Chartres, de Chroniques , de Titres de toute efpece, nos laborieux Compilateurs n’ont-ils pas enrichi le Public ? Le favant Ouvrage du P. Mabillon fi bien continué, fi judicieufement augmenté par de nouveaux Ecrivains ; celui de du Cange étendu, perfectionné dans la nouvelle édition qui attend encore un riche fupplément , nous facilitent la leCture & l’intelligence de tant de précieux monuments. Ren- dons-en grâces à leurs Auteurs ; mais ofons le dire : ces fecours feront toujours infuffifants , tant que nous n’aurons point l’ouvrage par lequel il auroit fallu commencer. Bu dé & les autres Reftaurateurs des Lettres comprirent qu’il ne fuffifoit pas de multiplier par l’impreffion, & de ré¬ pandre par-tout le texte des Ecrivains de la Grece ôt de Rome, fi l’on n’en donnoit auffi la clef, c’eft-à-dire , des Dictionnaires exaCts. Nos Littérateurs François n’ont point profité de cet exemple. Au bout de 200 ans de travaux, malgré les vœux réitérés d’une multitude de Savants, & les inftances de M. Falconet dans un Mémoire curieux qu’il lut en 1727 dans une alTem- blée publique de l’Académie, nous fommes encore à défirer un Gloflaire François , qui nous faffe entendre la langue de nos anciens Auteurs. Nous avons, à la vérité, fur quelques- uns d’eux, des Gloflaires particuliers , tels que celui de Loifel fur les Poéfies d’Elinand , & quelques autres ; mais perfonne n’a , jufqu’à ce jour, embraffé l’objet dans toute fon étendue.; En se bornant à répéter fans ceffe des explications inutiles , fouvent fauffes ou hafardées du même mot , on a négligé d’en expliquer beaucoup d’autres' qui arrêtent encore les le&eurs : on s’efl: difpenfé d’afligner aux mots déjà connus toutes les acceptions dans lefquelles ils ont été employés.’ Deux raifons peuvent avoir détourné de ce travail : d’une part y l’inutilité prétendue, à n’en juger quà la première inlpeCtion; de l’autre, l’immenfité des leâtures en tout genre qu’exigeoit cette entreprife. Qu’avons-nous befoin, difent les uns, d’un {Sloffaiçe François ? tant d’hommes profonds dans notre HiG