La civilisation et le choléra / par Jules Girette.

Girette, Jules.

Date:: 1867

Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: La civilisation et le choléra / par Jules Girette. Source: Wellcome Collection.

155/396 (page 133)

fléau qui sévit en même temps sur la moitié de la France. On ne croit pas aux doctrines de la Conférence quand on a sous les yeux ce saisissant tableau. Si maintenant nous examinons les phénomènes de trans- mission à distance constatés à la mer, nons trouverons des preuves non moins convaincantes, quoi qu’en ait dit le rap- port général, à opposer aux conclusions de la Conférence. Elle cite elle-même, avec sa loyauté habituelle, le fait principal que nous sommes en droit d’invoquer, parce qu’il ne se prête à aucune contestation et à aucune incertitude. En juillet 1854,l’escadre attendait, devant Baltchik, le mo- ment où elle porterait en Crimée la première armée fran- çaise opérant alors aux abords du Danube. Le clioléra venait de France. Il avait envahi déjà les corps de troupe répartis sur tout le territoire ottoman; il allait, dans la Do- brutscha, moissonner la fleur de notre armée. La flotte avait pu s’en préserver : au moins n’y avait-il encore de compromis que les avisos et les transports. L’escadre de guerre proprement dite était à peu près indemne. C’est avec le récit du médecin en chef de la flotte, le docteur Marroin, que je poursuis ma discussion, et je donne ce récit en annexe1. Ce qui en résulte jusqu’à l’évidence, c’est que dès le moment où l’influence infectieuse commence à se développer à terre, la flotte ressent cette influence qui s’appesantit de plus en plus sur elle et lui inflige une 1. Voir les extraits textuels de cette remarquable relation, C, n°8, p. 261.