La civilisation et le choléra / par Jules Girette.

  • Girette, Jules.
Date:
1867
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: La civilisation et le choléra / par Jules Girette. Source: Wellcome Collection.

    386/396 (page 364)
    trois perçurent et remarquèrent en même temps une odeur sin- gulière qui leur montait au nez ; tous trois furent pris dans la nuit suivante des symptômes heureusement peu graves d’un choléra, qui ne fut mortel pour aucun d’eux. « Le village de la Vacheresse, bas et humide, entouré d’autres villages bien plus sains et pourtant cruellement frap- pés, conserva jusqu’à la fin une complète immunité. Ses habi- tants, conseillés par leur intelligent curé, avaient pris soin d’allumer tous les soirs un certain nombre de feux de bruyères et de genêts dans les rues étroites et boueuses* « Ces faits et bien d’autres encore dont j’ai été témoin m’ont laissé la conviction : « Que les principes cholérigènes, quels qu’ils soient, se propagent par le milieu atmosphérique et nullement par le contact contaminant des malades ou des objets qui leur ont appartenu, qu’ils procèdent en un mot à la façon des miasmes et non des virus. « Qu’ils ne sauraient être créés de toutes pièces, mais seu- lement aidés dans leur développement par les conditions d’en- combrement, d’insuffisante aération, de viciation de l'air par les émanations putrides des diverses déjections et spécialement de celles des malades. « D’où il m’a paru qu’en temps d’épidémie, l’assainissement du milieu atmosphérique est de toutes les prescriptions de l’hy- giène celle à laquelle il convient d’attacher le plus d’importance. « Ce que j’avais prévu l’an dernier dès l’origine de l’épidé- mie et ce que j’avais annoncé dans une publication spéciale s’est réalisé : Paris, comblé d’air, de soleil et d’eau courante par une intelligente administration municipale, n’a payé au fléau qu’un tribut relativement bien amoindri. » « Paris, décembre 1866. Signé : Dr Y. Baud, Médecin en chef des épidémies du département de la Seine. »