La civilisation et le choléra / par Jules Girette.

  • Girette, Jules.
Date:
1867
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Credit: La civilisation et le choléra / par Jules Girette. Source: Wellcome Collection.

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    pensée si forte et si persévérante, auxquelles je suis fier d’avoir servi d’auxiliaire. C’était déjà beau de combattre la misère, d’évoquer le moyen le plus efficace pour élever le niveau de l’aisance gé- nérale. Mais le but de Cobden était autrement grand : il vou- lait le rapprochement moral des peuples, il aspirait à donner une base solide à la paix du monde. Affranchir les États des lourdes charges de la guerre, empêcher autant que pos- sible la triste effusion du sang humain, quand les intérêts sa- crés de la liberté et de l’indépendance ne sont pas en jeu, montrer que la grandeur des nations est ailleurs que dans l’agrandissement du territoire; supprimer entre les peuples cette cause incessante de collisions qu’entretenaient la fausse entente des conditions de la richesse et la jalousie commer- ciale, telle a été l’œuvre de Cobden. Il savait que le progrès matériel ne vaut rien sans le progrès moral, et chaque jour des bienfaits nouveaux réconcilient a\ec le principe du frec trade jusqu’à ses adversaires les plus obstinés. De funestes erreurs et de véritables délits attristent sous ce rapport l’his- toire du passé; l’Angleterre avait été la première à s’en rendre coupable : il était juste qu’elle fût la première à les réparer. « Ne croyez pas que cette entreprise fût exempte chez nous de difficultés, et libre de préjugés invétérés. De temps à autre, on entend encore de l’autre coté du détroit des voix qui se la- mentent, en prétendant que la France a plus gagné au traité de commerce que l’Angleterre. S’il en est ainsi, loin d’y ren- contrer un sujet de plainte, je vous en félicite de toute mon âme. Dans cette direction, les uns peuvent gagner moins, les autres davantage, mais l’essentiel est que personne n’y perd. Le bénéfice peut être différent, il est toujours mutuel. « L’œuvre se complète sans précipitation et sans imprudence; le bienfait qu’on en recueille ne se borne plus aux deux con- trées voisines qui ont été les premières à donner un grand exemple; le monde entier en profite. La prohibition et les