Recherches sur la maladie du sommeil : contribution a l'étude de la scrofule dans la race noire / par A. Corre.

  • Corre, A.
Date:
1877
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Credit: Recherches sur la maladie du sommeil : contribution a l'étude de la scrofule dans la race noire / par A. Corre. Source: Wellcome Collection.

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    exerçait la profession de griot (sorte de baladin et do jeteur de sorts), a long¬ temps vécu à Nianing, d’où on l’a amené pour l'abandonner nu, sur la plage, à la commisération des missionnaires et du clief de poste. Jadis de vigou¬ reuse constitution, cet homme est actuellement très-amaigri : décubitus la- téro-dorsal, immobilité, paupières ouvertes, regard brillant, mais exprimant l’apathie, l’indifférence ou la résignation; mutisme absolu, somnolence in- termrtlente, sensibilité obtuse; peau froide et sèche au toucher, pouls im¬ perceptible ; le cou semble contracté à droite; l'avant-bras du même coté demeure en flexion forcée; plus d’appétence pour les aliments et les bois¬ sons, .ventre tendu et ballonné, constipation alternant avec de la diarrhée; petites élevures prurigineuses et ftirfurcscences sur tout la corps; pas d’œ¬ dème, pas d’engorgement des ganglions cervicaux. Le malade s’éteint dou¬ cement deux jours après ma visite. Obskrv. VIII. — Wolof d’environ 35 ans. Cet homme dit avoir perdu sa femme de nélavane il y a quelques mois. Depuis celte époque, il est devenu triste et apathique; il se plaint beaucoup de son isolement : naguère très- vigoureux, il s’amaigrit maintenant de jour en jour; il a perdu ses forces au point de ne pouvoir continuer son métier do matelot ni mémo entreprendre une nouvelle profession. Bien que ses voisins le considèrent comme très-ma¬ lade et déjà somnolent, il se dit en bonne santé, et prétend ne pas dormir. Cornées un peu troubles, ganglions cervicaux indurés. J’observe, en outre, une jeune fille de belle apparence, offrant, au niveau de l’angle maxillaire gauche, un énorme abcès ganglionnaire; une femme atteinte de fistules symptomatiques d'une carie du bassin; plusieurs casd’oph- thalrnie chronique, dont deux .ayant entraîné la cécité par opacité des cor¬ nées. Fadiouth. — Village sérère, situé dans une île basse, à l'en¬ trée de l’estuaire de Joal. Les habitants sont remarquables par leur beauté, leur activité et l’excellence de leurs mœurs. Ils 11e sont ni catholiques ni musulmans, malgré bien des tentatives laites pour leur donner une croyance; mais ils sont fervents continuateurs des traditions de leurs ancêtres, ne commettent jamais ni crimes ni délits, et travaillent sans cesse. Ils se ma¬ rient entre eux. Ils n’achètcnt pas de captifs. S’ils recherchent le sangara, c’est moins pour le boire que pour en trafiquer avec leurs voisins du Sine. Ils se nourrissent de mil, de coquil¬ lages et de poisson. Les femmes viennent s’approvisionner d’eau à Joal. J’ai rencontré à Fadiouth plusieurs vieillards et un seul infirme (ciphosc). Le nélavane y est inconnu. Pointe Ùioalh on Iioutit, —Petit hameau formé autour d’une ancienne factorerie : sa population, peu nombreuse et très- mélungéc, paraît vivre à l’aise. Saint-Joseph de N'Gasobil. — Principal établissement de la mission catholique en Sénégambie. Admirablement situé, RECHERCHES Sl)R LA MALADIE DU SOMMEIL. 301 sur un terrain élevé d’une dizaine de mètres au-dessus de a mer bien exposé aux brises du large, et possédant la seu c source d’eau vive de tout le pays. Les 1 ères, au nombre d uuinze ou vingt, ne semblent pas reunir autour d eux beau¬ coup de prosélytes. Des Sœurs noires elevent quelques enfant, chétifs et misérables, parmi lesquels j ai rencontre un cas de PhÏÏS“!''-Gros filage sous la dépendance & peu près exclusive delà mission, à huit kilomètres au nord de Joal, a un kilomètre et demi de la mer, sur un sol assez bas, inégal et argileux. Population très-pauvre, principalement composée de noirs du Saloum, émigrés volontaires ou bannis. Eaux de 1,1 L^néîavane sévit à M’Bodiennc -avec une certaine intensité L’année dernière, il aurait enlevé 25 noirs adultes et plusieurs enfants : deux [familles auraient disparu tout entières sous les atteintes de ce fléau. ( , Deux malades seulement m’ont etc montres. ÜBsrnv IX - Garçon du Saloum, âgé de U ans, malade depuis douze I» Mtae, »« ÏÏ*îtSÎl... pta. AwM, pas * *«**♦ » * « *• «T» inenis; jadis sujet au rhume. • . , ,, .. -, nLc % «r, fa. inenis et de la diarthcc. N'Dianda. — A deux courtes lieues au nord-est de Joal, et * Une lieue environ de la mer. Le pays est une vase plaine partout cultivée en mil et en arachides. Lcs^turcs sont- gnées; elles ont été conquises sur loi herbes, que 1 on lées et sur des bois très-denses, coupés a la hache, a n que le prouvent de nombreux tronçons d arbres au nu mu elvinips On n’a respecté que les rôniers cl quelques iromag ». Los cases sont très-disséminées, groupées en deux dots princi-