Volume 1

Nouveaux élémens de pathologie médico-chirurgicale ou, Traité théorique et pratique de médicine et de chirurgie / par L.Ch. Roche et L.J. Sanson.

  • Roche, Louis Charles, 1790-1875.
Date:
1837
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Credit: Nouveaux élémens de pathologie médico-chirurgicale ou, Traité théorique et pratique de médicine et de chirurgie / par L.Ch. Roche et L.J. Sanson. Source: Wellcome Collection.

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    maladie j au contraire , une cause occasionelle pas- le lieu où l’on remarque le trouble fonctionnel le sagère , ou qui agit sur un individu d’une irritabi- plus grave et le plus complet. Mais ici les préceptes lité obtuse , reste souvent sans résultat morbide : sont d’un faible secours 5 c’est la sagacité du méde- rien donc de moins tranché que la distinction établie cin, la lecture des bonnes descriptions des maladies, entre ces deux ordres de causes. Quelques unes des et par dessus tout, l’habitude de voir des malades , , : causes prédisposantes existent dans l’organisation qui doivent suppléer à leur insuffisance, mêmedes individus, qui les rend plus aptes à contrac- Distinguer les symptômes locaux dans une mala- ter telle maladie plutôt que telle autre. On appelle die , c’est en même temps et nécessairement recon- prédisposition cette condition d’organisation ; elle naitre ceux qui sont sympathiques ; tout ce que nous varie dans les individus , puisque , placés dans des venons de dire des premiers est donc applicable aux 1 circonstances exactement les mêmes, ils ne contrac- seconds. Cependant, chaque tissu un peu important tent pas tous la même maladie. Elle consiste presque a quelques symptômes sympathiques particuliers toujours dans la prédominance ou l’irritabilité plus que la physiologie pathologique apprend à connaî- grande d’un système organique, d’un organe ou tre, et très-souvent c'est à l’aide de ceux-ci qu’on d’un tissu 5 mais souvent elle est inconnue dans son remonte à la connaissance des phénomènes locaux, essence. Au reste, ils s’éclairent mutuellement, et l’on peut Oo voit quelquefois une maiadie qui n’occupait poser en principe que le diagnostic d’une maladie d’abord qu’un tissu se répéter bientôt dans d’autres est d’autant plus facile, qu’il existe des rapports organes , sans que la cause qui l’a primitivement plus naturels et plus étroits entre les deux ordres fait naître se reproduise ; cette cause inconnue, de symptômes qu’elle provoque, et qu’ils s’expli- qui, comme la prédisposition, paraît inhérente à quent mieux les uns parles autres, l’organisation même de certains individus, a reçu En général, les médecins ne sont pas assez péné- le nom de diathèse. Il y a autant de diathèses que de très de l’idée que tous les phénomènes sympathiques maladies susceptibles de^e reproduire ainsi d’une indiquent la souffrance bien réelle de chacun des manière en quelque sorte spontanée. Nous dirons en organes auxquels ils correspondent. Sans doute , ils temps et lieu quelles sont ces maladies, mais nous sont sous la dépendance de la lésion primitive 5 sans devons faire remarquer ici que le mot diathèse n’a doute , il suffit ordinairement de diminuer et dé- d’autre valeur scientifique , d’autre utilité, que de truire celle-ci, pour les voir s’affaiblir et disparaî- servir à classer et à caractériser un ordre de faits tre; mais combien de fois aussi ne voit-on pas l’un dont la raison n’est pas connue. d’eux prendre tout à coup une intensité remarqua¬ ble , dominer tous les autres , et devenir le signal de Des symptômes des maladies. l’apparition de nouveaux phénomènes morbides ? D’où vient donc l’accroissement d’intensité de ce Les symptômes , ces cris de douleur des orga- symptôme? Nul doute qu’il ne soit l’effet de l’alté- nes souffrans, suivant l’expression énergique de ration croissante du tissu dont il exprime la souf- M. Broussais, sont tous les phénomènes insolites france. Ne suit-i! pas toutes les phases du développe- appréciables qui se manifestent dans la texture , la ment de cette altération ? et si l’individu succombe , forme , les rapports , et Faction des tissus et des or- celle-ci ne se montre-t-elle pas tout aussi matérielle ganes. On nomme locaux ceux qui se manifestent que celle qui l’a d’abord provoquée ? Pourquoi ne dans le lieu même qu’occupe l’organe malade, et voudrait-on j)as admettre dès lors c^ue cette altéra- sympathiques ceux qui, appartenant à d’autres tion existe dès le début, lorsque le symptôme , qui tissus que celui où siège la maladie , dépendent ce- n'en est que l’ombre, existe ? Supposez-la légère pendant de sa souffrance communiquée aux autres autant que vous le voudrez 5 dites qu’elle est inap- parties par le cerveau , par le cordon rachidien , et préciable aux sens : mais gardez-vous de la nier : par le trisplanchnique. Enfin , on désigne par l’épi- cela serait absurde. Existe-t-il d’ailleurs la plus thète de généraux, certains symptômes qui se ma- légère différence entre deux douleurs de tête , par nifestent en même temps dans une grande étendue exemple, d’égale intensité, dont l’une est idiopa- de réconomie, et se représentent dans une foule thique et l’autre sympathique? Non sans doute, d’affections différentes. On a bien établi quelques Pourquoi voudrait-on donc que l’une dépendît d’une autres divisions parmi les symptômes des maladies, altération du tissu de l’arachnoïde ou du cerveau , mais les trois espèces que nous venons d’établir sont et que l’autre existât sans cette lésion ? Ne voit-on les seules qu’il importe d’étudier. pas que cela implique contradiction. Dans toute maladie, les symptômes locaux sont Les symptômes généraux, c’est-à-dire ceux qui en général les plus importans ; ce sont eux qui se montrent dans un grand nombre d’affections et fournissent et le plus de lumière au diagnostic et les ne sont propres à aucune en particulier, sont en principales indications thérapeutiques. Cela devait petit nombre. Nous ne connaissons que Faccéléra- être , puisque ce sont eux qui émanent le plus direc- tion du pouls, Faiigmentation de la chaleur, le fris- tement de l’organe malade. Mais il n’est pas toujours son, la diminution des forces musculaires, qui facile de les distinguer des phénomènes sympathi- soient dans ce cas : leur intensité est en raison de ques, parce que l’idiosyncrasie des malades en rao- la gravité des maladies. Cependant cette règle n’est dlfie toujours plus ou moins l’expression, et que pas sans exceptions. Comme ces phénomènes sont dans la même maladie au même degré d’intensité, également sympathiques, il en sera question plus iis sont très-prononcés chez tel individu, peu mar- en détail à l’article des sympathies, qués chez un autre , et manquent totalement sur un troisième. En générai cependant, au milieu de la De la marche des maladies, douleur de plusieurs organes et du trouble de plu¬ sieurs fonctions, les symptômes locaux sont là où se L’ordre dans lequel naissent et s’enchaînent les fait sentir la douleur la plus vive, et surtoul dans symptômes constitue ce qu’on appelle la marche