Volume 1

Nouveaux élémens de pathologie médico-chirurgicale ou, Traité théorique et pratique de médicine et de chirurgie / par L.Ch. Roche et L.J. Sanson.

Roche, Louis Charles, 1790-1875.

Date:: 1837

Credit: Nouveaux élémens de pathologie médico-chirurgicale ou, Traité théorique et pratique de médicine et de chirurgie / par L.Ch. Roche et L.J. Sanson. Source: Wellcome Collection.

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$INERTIE DE plus irritable que la peau ; elles les remplacent le plus ordinairement par des éponges qu’elles changent souvent, ou bien elles font usage d’uri- naux à diaphragme, en forme de nacelle étroite, et qui s’adaptent très-bien aux parties externes de la génération. De l’inertie de l’utérus. Pendant et immédiatement après l’accouchement, on voit souvent l’utérus manquer d’énergie, et ne pas se contracter avec assez de force , soit pour ex¬ pulser le fœtus ou le placenta, soit pour revenir sur lui-même après s’être débarrassé de ces produits de la conception. Des accidens graves et souvent la mort de la mère ou de l’enfant accompagnent cette affection,à laquelle les accoucheurs ont donné le nom d'inertie de l’utérus. Causes. Les causes de cet état morbide ne sont pas toujours les mêmes aux diverses époques du travail de l’enfantement et après qu’il est terminé. Quand l’inertie se manifeste dès le commencement du travail, elle dépend quelquefois de la faiblesse de la femme, et se remarque principalement alors chez celles qui sont d’une constitution molle et lympha¬ tique, ou qui viennent d’éprouver ou ressentent en¬ core les atteintes d’une longue maladie ; d’autres fois, elle est l’effet de certaines affections morales, telles que la crainte ou la pudeur exagérée que fait naître la présence de raccoucheur, une impression désagréable et invincible déterminée par la présence d’une personne qui déplaît, un chagrin violent, etc.; enfin, et c’est le cas le plus ordinaire, elle est due à : la trop grande distension de l’utérus, soit par la présence de plusieurs fœtus, soit par une quantité d’eau excessive, soit enfin par l’existence d’une tu¬ meur volumineuse au milieu de l’organe. Lorsque l’inertie survient pendant le cours du travail , elle est presque toujours due à la fatigue de l’organe qui s’est vainement contracté pendant long-temps pour expulser le fœtus; souvent aussi elle est l’effet d’une hémorrhagie qui affaiblit l’utérus, et qui, lorsqu’elle est interne, augmente encore la distension de ses parois; quelquefois encore elle résulte d’une rupture prématurée des membranes, qui, permettant l’écou¬ lement d’une petite quantité d’eau deTamnios entre j chaque douleur, tandis que l’autre portion est rete¬ nue parla tête du fœtus formant une sorte de tam¬ pon à l’orifice utérin, fait que la matrice n’éprouve qu’une faible résistance et se contracte par suite avec peu d’énergie. Enfin, quand l’inertie ne se mani¬ feste qu’après la sortie de l’enfantl, elle reconnaît toujours soit l’une des causes que nous venons de signaler, soit la trop grande rapidité de l’accou¬ chement. Symptômes , etc. Lorsque la matrice est frappée d’inertie dès le commencement du travail de l’en¬ fantement, les contractions sont lentes, faibles , éloignées , et la dilatation du col ne s’opère qu’avec fine extrême lenteur. Cette dilatation fait des progrès à peine appréciables, plusieurs jours se passent sou¬ vent dans cet état de souffrance sans résultat, la femme tombe de sommeil et de fatigue, et ses forces s’épuisent. Les symptômes sont encore les mêmes quand l’inertie survient dans le cours du. travail ; mais ici ils succèdent à des contractions énergiques, à des douleurs vives , pendant lesquelles l’utérus a lutté contre l’obstacle qui s’oppose à la parturition. L’UTÉRUS. 387 On voit alors les contractions et les douleurs dimi¬ nuer d’intensité, devenir de plus en plus faibles, de plus en plus lentes, de plus en plus éloignées, ces¬ ser complètement, et tout travail se suspendre. Si l’on cherche alors à pénétrer dans l’utérus, on y par¬ vient aisément; ses parois n’offrent aucune résis¬ tance, et ne pressent le fœtus sur aucun point. L’en¬ fant et la mère peuvent périr dans cette position si on n’y porte remède. Quand c’est après l’accouchement que survient l’inertie de l’utérus \ une hémorrhagie grave en est l’effet immédiat. Tantôt le sang s’écoule au dehors, et tantôt il s’accumule dans la matrice ; dans l’un et l’autre cas, le visage de la femme pâlit, son pouls s’affaiblit, ses yeux deviennent ternes, elle éprouve des éblouissemens, des tintemens d’oreilles, des syncopes ; en palpant l’abdomen, on sent que l’utérus ne forme pas ce globe dur que l’on observe lorsqu’il se contracte convenablement, il est au contraire mou et flasque au point quelquefois de ne pouvoir être distingué de la masse intestinale. Lorsque le sang s’accumule dans sa cavité, son volume s’accroît avec rapidité, il se distend , mais en conservant tou¬ jours la flaccidité dont nous venons de parler. Une mort rapide et quelquefois foudroyante suit ces hémorrhagies lorsqu’elles sont très-abondantes. On trouve alors à l’ouverture des cadavres les parois de l’utérus minces , non contractées , affaissées sur- elles-mêmes, et fiasques. Traitement. L’inertie de l’utérus qui se montre dans les premiers momens du travail se dissipe sou¬ vent d’elle-même, surtout si les douleurs permettent à la femme de prendre quelques heures de sommeil ; il est quelquefois nécessaire d’employer quelques légers stimulans, tels qu’un peu de bon vin ou un consommé; mais il faut toujours se tenir loin de l’abus que les gens du peuple font de ces moyens, et ne pas permettre ces bols de vin chaud sucré et aromatisé, ces liqueurs spiritueuses, dont on gorge souvent les femmes en travail. Avant d’avoir recours à ces toniques, il faut même s’être bien assuré si l’état d’inertie de l’utérus dépend .réellement de la faiblesse de la femme , voir s’il ne dépendrait pas plutôt de quelqu’une des autres causes que nous avons indiquées, et les écarter. Nous renvoyons , pour plus de détails, aux traités d’accouchemens de MM. Capuron, Gardien, Velpeau, etc. Nous dirons seulement que, lorsque le travail languit ou se ralen¬ tit, et que les forces de la femme s’épuisent, on doit, par tous les moyens possibles, accélérer l’accouche¬ ment; ces moyens sont: l’administration du seigle ergoté, la version du fœtus, et l’application du forceps. Le danger est bien plus pressant et la nécessité d’agir promptement est bien plus impérieuse dans le cas où une hémorrhagie grave est l’effet de l’i¬ nertie de la matrice. Si cette hémorrhagie a lieu avant l’expulsion du placenta , la première chose à faire est d’en hâter la sortie par des frictions sur le ventre, par des tractions ménagées, exercées sur le cordon, par l’administration du seigle ergoté et par l’introduction de la main pour l’extraire lorsque le temps presse ou que ces moyens sont sans effet; lorsque l’hémorrhagie survient ou continue après l’expulsion du placenta, il faut en toute hâte ap¬ pliquer des linges trempés dans un mélange d’eau et de vinaigre froids sur les cuisses et le ventre de la malade, introduire la main dans l’utérus pour en$