De la trachéotomie dans le cas de croup : observations recueillies à l'hôpital des Enfants Malades, années 1857 et 1858 (1er semestre) : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1858 / par Auguste Millard.

  • Millard, Auguste.
Date:
1858
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Credit: De la trachéotomie dans le cas de croup : observations recueillies à l'hôpital des Enfants Malades, années 1857 et 1858 (1er semestre) : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1858 / par Auguste Millard. Source: Wellcome Collection.

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    rien prendre, ni lait, ni bouillon, ni chocolat, etc,; elle refuse avec obstination toute espèce d’aliments, et ce n’est qu’à force de menaces qu’on parvient à lui faire avaler quelques cuillerées de lait; la déglutition, du reste, ne paraît nulle- ment gênée et les vomissements sont beaucoup plus rares. Quant à la plaie, elle reste tout à fait stationnaire ; il s’en échappe toujours une quantité énorme de crachats opaques ; ils ont repris un peu de consistance. — On essaye de nouveau le café-klna; sirop de téréhenlhine, 30 grammes. Le 6 (25® jour). L’appétit est toujours nul; il faut user non-seulement de me- naces, mais de corrections légères, pour décider la petite Aimée à s’alimenter un peu; elle commence à prendre, outre son lait de chèvre, quelques cuillerées de potage, un peu d’échaudé dans du vin sucré, etc. ; le café-kiua et le sirop de té- rébenthine sont bien supportés, La physionomie est meilleure; la plaie se rétrécit très-visiblement depuis deux jours, surtout dans ses parties profondes; mais les surfaces suppurantes sont lisses et tout à fait dépourvues de bourgeons charnus’ la sécrétion a aussi beaucoup diminué ; les râles de bronchite persistent. Le 8 (27® jour). Changement très-favorable dans le caractère de la petite ma- lade, qui se décide à sourire et à jouer ; elle a même consenti à manger un peu. On constate de nouveau quelques grains de muguet sur la voûte palatine. L’ou- verture de la trachée, au fond de la plaie se rétrécit. — Collutoire boraté. Le 9 (28® jour). Aimée est reprise depuis hier d’une toux plus fréquente et très- quinteuse, sans grande oppression; l’examen de la poitrine, pratiqué avec grand soin, fait découvrir une très-légère diminution de sonorité dans la fosse sous- épineuse droite, et un redoublement de râles mucjueux disséminés des deux cô- tés, dans toute la hauteur. Pas de souffle; le pouls continue d’être très-fré- quent (148); mais la peau est fraîche et la physionomie bonne. — Café-kina et sirop de térébenthine, SM^m; julep avec oxyde blanc d’antimoine 0,50, et extrait de digitale 0,03. Le 11 (30® jour). Respiration un peu plus gênée; légère diminution de sonorité à la base droite; les râles muqueux généralisés persistent avec la même abon- dance; le pouls n’a pas baissé, malgré l’extrait de digitale. Le muguet a disparu presque entièrement; Aimée mange un peu plus volontiers, digère bien et se relâche de sa maussaderie , pourtant elle ne veut faire aucun effort pour parler à voix haute. — On porte à 5 centigr. l’extrait de digitale. Le 13 (32® jour). Aimée va décidément mieux ; elle a commencé à dire quelques mots tout haut; sa voix est faible et chevrotante, comme celle d’une petite vieille; on est encore obligé de faire intervenir parfois les menaces pour la faire man- ger. La poitrine est en meilleur état ; râles plus gros et moins abondants, sonorité normale. La plaie, qu’on cautérise de temps à autre avec le crayon, est pansée