Étude a l'oeil nu sur la surface interne de l'utérus après l'accouchement : dans l'état physiologique, dans l'état pathologique, et en particulier dans la fièvre puerpérale.

  • Colin, Félix.
Date:
1847
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Credit: Étude a l'oeil nu sur la surface interne de l'utérus après l'accouchement : dans l'état physiologique, dans l'état pathologique, et en particulier dans la fièvre puerpérale. Source: Wellcome Collection.

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    Les descriptions qui vont suivre sont fondées particulièrement sur l’autopsie de vingt-deux femmes mortes de fièvre puerpérale dans le cours d une épidémie qui sévit en 1846 à l’hôtel-Dieu de Paris pen- dant que j étais interne dans la division de M. Louis, dont fait partie un service d’accouchements. Chez ces femmes, la face interne du corps de l’utérus, depuis le fond de l’organe jusqu’à la limite supérieure du col, était tapissée par une couche épaisse de 1 à 2 millimètres dans la plupart des cas, moins épaisse dans d’autres. Chez les femmes mortes le plus rapidement, celte couche se termi- nait, sur la limite supérieure du col, par un bord déchiqueté, légère- ment saillant au-dessus du niveau de ce dernier. Parfois de petits lambeaux grisâtres, comme pseudomembraneux, en partie détachés de ce bord, flottaient dans le liquide filant que contenait le col, ou même on trouvait de ces petits lambeaux complètement détachés au milieu de ce liquide. Dans ces cas, au niveau du tiers ou du quart inférieur de la cavité du corps de l’utérus, cette couche conservait à peu près intacte l’ap- parence que nous a présentée celle que nous y avons décrite à l’étal normal; elle était grisâtre, comme pseudomembraneuse, vasculaire, friable, s’enlevait facilement quand on la grattait avec le scalpel; au- dessous on trouvait les fibres musculaires de l’utérus blanches ou rosées; quelquefois elle était recouverte à ce niveau d’une sanie plus ou moins brune qui s’écoulait du fond de l’organe, et ce n’était qu’a- près avoir enlevé cette dernière , que l’on voyait au-dessous la couche grise dont nous venons de parler. A mesure que l’on se rapprochait du fond de l’organe et de sa ligne médiane , cette couche présentait des altérations de plus en plus pro- fondes ; sa couleur devenait plus foncée, sa consistance moindre. Celle-ci variait depuis la consistance d’une pulpe épaisse jusqu’à celle d’une sanie glaireuse ou semi-liquide; elle était teinte par le sang en rouge plus ou moins brun. Dans deux cas mortels, en moins de deux jours , on voyait dans la cavité utérine des lambeaux flottants