Manuel du naturaliste / Ouvrage utile aux voyageurs, & à ceux qui visitent les cabinets d'histoire naturelle & de curiosités; dédié a m. de Buffon. [Par D* M*. i.e. Duchesne and Maquer].

  • Duchesne, Henri Gabriel, 1739-1822.
Date:
1770
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Credit: Manuel du naturaliste / Ouvrage utile aux voyageurs, & à ceux qui visitent les cabinets d'histoire naturelle & de curiosités; dédié a m. de Buffon. [Par D* M*. i.e. Duchesne and Maquer]. Source: Wellcome Collection.

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    NULS à 2. cut AB E | un-petit nid de moufle , au milie d’une prairie. Le dôme en voûte garantit de la pluie, le plancher auffi de mouffe, garantit de l’humi- brute & du miel, en compofe une petite mafle dans laquelle elle dé- _pofe quelques œufs. Pendant qu'el- le continue fes travaux & fa ponte, ces premiers œufs éclofent : il en naît des Abeilles mâles, femelles & muléts, À peine font-elles éclofes, toutes fe mettent à l'ouvrage. Elles rendent ce nid plus grand, plus vafte. La femelle continue fa pon- te. Les nouvelles femelles pon- dent. La famille s'accroît jufqu’au nombre de cinquante ou foixante. L'art avec lequel elles concourent toutes à la conftruétion du nid, eft quoiqu’armées d’un dangereux ai- guillon, n'étant point aufli vives ue les Abeilles communes, ne fonc point aufñfi redoutables. Pour fe procurer le plaifir de leur voir conftruire leur nid, il n’y a qu’à le défaire , tranfporter la moufle à uelque diftance, on verra les beilles fe aifpofer en chaine, depuis leur nid jufqu’au lieu où on a mis la moufle. La premiere en faifit avec fes dents, l’éclaircit avec fes pattes brin à brin. Ce qui les fait nommersauffi 4beilles car- éparpillée à l’aide de fes pattes par-deffons fon ventre. Celle qui fieme. Il fe fait une chaîne conti- nue de mouffe, qui eft employée & entrelaffée avec la plus grande dextérité par celles qui font au- près du nid. Pour que leur nid ne foit point le jouet des vents, & qu’elles y foient à labri de la pluie, elles y conftruifent une voûte, Elles la font avec une.ef- pece de cire ténace mince qui n'eft, ni la cire brute des Abeil- les ; ni la vraie cire: difloute dans ABE preintes. Les teignes de la cire, les vers d’une mouche du genre de Frélons, les Mulots, les Fouines, les Fourmis attaquent les petits : ots de miel, provifion de :ces Aseices cardeufes, Voy. AsEiz- LES bourdons. | Asr1zres communes ou domefti- ques. Cette efpece nousrepréfente le tableau de l’induftrie la plus char- mante , & nous fait des récoltes de miel & de cire. Il y a dans une ruche trois fortes d’Abeilles , l’4- beille reine ou femelle, les Abeilles mâles ou faux-bourdons & les Abeilles fans fexe ou mulets. Ass1irces méles ou faux-bourdons, ainfi nommées pour les diftinguer des Abeilles bourdons dont on a. parlé. Leur fon&ion eft de fécon- der la reine. Si on preffe les parties poftérieures de leur corps , on voit qu'ils font bien pourvus des par- ties de la génération. Ils n’ont point d’aiguillon: Leur trompe, leurs pattes ne font point propres à la récolte de la cire & du miel; auf font-ils difpenfés du travail. Ils ne volent fur les fleurs que, pour fucer le miel. Ils ne fongent. qu’à leurs plaifirs. Tout le travail. roule fur les Abeilles mulets. Une feule femelle, (car il n’y en à qu’une dans une ruche, ) femble- roit devoir être affaillie continuel- lement au milieu de fept ou huit cens mâles. La nature y a pourvu, elle les a fait d’un tempérament. très-froid. La femelle choifit celui qui lui plaît. Elle eft obligée de: faire les avances, de le careffer pour l’exciter à l'amour. Cette fa- veur lui devient fatale. À peine a-t-il fatisfait auxébats amoureux, . qu’on le voit périr: on peut fe procurer le plaifir de ces obferva- tions , en mettant une femelle : avec plufieurs mâles dans un bo