Recherches sur les centres nerveux : alcoolisme, folie des héréditaires dégénérés, paralysie générale, médecine légale.

  • Magnan, V. (Jacques Joseph Valentin), 1835-1916.
Date:
1893
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Credit: Recherches sur les centres nerveux : alcoolisme, folie des héréditaires dégénérés, paralysie générale, médecine légale. Source: Wellcome Collection.

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    volupté, toutes les sensations delà chose ». Elle s'imagine alors être en enfer et se sent prise d'une angoisse extrême. Elle entend parfois frapper de petits coups sous son lit. « C'est le diable qui vient me tenter», dit-elle. Elle éprouve des désirs voluptueux; descend de son lit, reste d'abord nu-pieds sur le plancher pour calmer ses sens, et, s'imaginant que le diable ou un esprit invisible s'est glissé sous la couverture, elle défait son lit, tourne et retourne l'oreiller et les couvertures dans tous les sens pour les en chasser. La terminaison de l'accès est annoncée par une nuit de bon som- meil. Au réveil la malade est encore un peu hébétée, mais elle com- mence à parler, à s'intéresser à son intérieur, et le lendemain elle revient à son état normal. L'accès une fois terminé, la malade se retrouve en pleine posses- sion d'elle-même. Elle travaille, s'occupe de son ménage. Elle garde seulement un souvenir très confus de ce qui s'est passé pendant son accès. Elle garde un souvenir très précis des faits éloignés, et l'intelligence semble normale pendant les inter- valles des accès. La malade a présenté 18 accès cycliques semblables depuis le mois de janvier 1886 au mois de juin 1889. Depuis son entrée à l'admission (juillet 1889) jusqu'à ce jour, les accès, au nombre de dix, ont continué à se produire avec les mêmes caractères. La malade a été pesée à deux reprises pendant un même intervalle de santé. Le 19 août 1889 elle pesait 52 kilogrammes, le 5 sep- tembre 1889 son poids était de 50 kilogrammes. Le 19 novembre 1889, au milieu d'un accès cyclique dont le début remontait au 14 du même mois, dans la période de dépression, la malade a été pesée de nouveau. Elle pesait 49 kilogrammes. La température, qui a été prise au moment où l'on a pratiqué les injections d'hyoscine, c'est-à-dire à la fois dans la phase maniaque et la phase dépressive, s'est maintenue en moyenne à 37°, 5 le pouls était à 76, le nombre des mouvements respiratoires 18 par minute. La malade a eu cinq accès, du 24 décembre 1889 au 15 juin 1890. Pendant deux de ces accès on a fait à la malade quotidiennement une injection de chlorhydrate d'hyoscine (1 demi et 1 milligramme). Le soir ces injections produisaient une période de calme et de som- meil momentanés, mais elles ne semblent pas avoir eu d'influence sur la marche de l'accès, pas plus que sur la durée de la phase d'exci- tation qui a été de cinq jours pour le premier accès et de trois jours pour le second. Ces accès, pendant lesquels la malade a eu tous les soirs une in- jection d'un 1/2 milligramme pour le premier accès, de 1 milligramme pour le second, ont duré le premier 11 joui-s, le second 10 jours. MAGNAN. I. 33