Volume 2

Manuel de medicine pratique / par Chrétien-Guillaume Hufeland; trad. de l'allemand, sur la 4. éd., par A.-J.-L. Jourdan.

  • Hufeland, Christoph Wilhelm, 1762-1836.
Date:
1838
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Credit: Manuel de medicine pratique / par Chrétien-Guillaume Hufeland; trad. de l'allemand, sur la 4. éd., par A.-J.-L. Jourdan. Source: Wellcome Collection.

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    élevé clans l’organisme; c’est de leur emploi bien en- tendu que dépendent surtout le bonheur et la réputa- tion du médecin. Ils ont chacun leurs indications spé- ciales , et ne peuvent être remplacés par aucun autre médicament. Celui qui sait les manier tous trois convenablement est le véritable médecin, et c’est à ce signe qu’on le reconnaît; mais le plus souvent un médecin ne s’est appliqué qu’à l’étude d’un seul : ainsi, il excelle dans le vomitif, et il ne comprend pas la saignée; un autre, très habile dans l’emploi de la saignée, échoue quand il s’agit d’admi- nistrer le vomitif et l’opium. Nous avons meme déjà traversé différentes phases de la thérapeutique, pendant lesquelles l’un ou l’autre de ces moyens régnait exclusivement. En examinant de près l’histoire de la Médecine, on voit qu’il en a tou- jours été ainsi. et que l’un ou l’autre d’entre eux a constamment prédominé et pour ainsi dire tenu le sceptre \ Il y a quinze ans que la saignée régnait en maître ; ensuite elle fit place au vomitif ; enfin, l’opium monta sur le trône à son tour. Maintenant la saignée commence à dominer de nouveau. 1 Je n’ai nullement l’intention d’accuser les médecins de vouloir sacrifier à la mode ; la cause de ce changement dépend incontestable- ment de la nature elle-même, des variations de la constitution atmo- sphérique; mais quelquefois aussi elle provient de la prédilection parti- culière et mal fondée de certains médecins qui n’ont pas observé ni réfléchi par cux-mêines. Je m’en tiens à ce que j’ai dit à cc sujet dans mon ouvrage sur la peste des camps. Je ne puis trop recommander l’excellent Traité de Sydenham de novae febris ingressu, dans lequel ce grand homme nous explique comment il fut forcé par la nature et le changement de caractère de la maladie, de renoncer à la méthode de traitement qu’il avait suivie jusqu’alors , et d’en employer une nouvelle.