Volume 2

Manuel de medicine pratique / par Chrétien-Guillaume Hufeland; trad. de l'allemand, sur la 4. éd., par A.-J.-L. Jourdan.

  • Hufeland, Christoph Wilhelm, 1762-1836.
Date:
1838
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Credit: Manuel de medicine pratique / par Chrétien-Guillaume Hufeland; trad. de l'allemand, sur la 4. éd., par A.-J.-L. Jourdan. Source: Wellcome Collection.

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    mériterait d’être mise à profit plus fréquemment et dans un plus grand nombre de vices d’organisation. Palliation. Enfin, pour terminer, je parlerai de la vertu palliative de l'opium : on la considère ordinairement comme ac- cessoire , mais elle est souvent la chose essentielle, et elle surpasse en efficacité celle de tout autre moyen nar- cotique. — Elle consiste à alléger les souffrances et les douleurs du malade, à calmer son moral, et à rendre la mort plus douce et plus facile. — Et n’est-ce pas déjà beaucoup pour cette misérable vie, qui n’est souvent qu’une chaîne de douleurs et de souffrances, et où la mort elle-même est fréquemment si cruelle ? Et quel moyen peut remplir ces conditions à un aussi haut degré que l’opium ! — Bien plus, je soutiens que quand il ne posséderait pas d’autres propriétés, nous devrions encore le considérer comme un don céleste, de même que son frère, le sommeil. Aucun médicament ne peut calmer les douleurs et même les enlever comme par enchantement pendant un certain laps de temps, à un tel degré que l’opium. J’ai vu, non cent fois, mais mille fois, mes malades com- plètement transformés le lendemain matin, quand, la veille au soir, ils avaient pris de l’opium : leur langage, leur physionomie, tout avait changé d’aspect, et l’effet persiste ordinairement pendant vingt-quatre heures. Je me contenterai de rappeler la triste scène que pré- sentent les phthisiques qui s’éteignent peu-à-peu au mi- lieu des plus vives angoisses ; les malades atteints d’un cancer et qui, jour et nuit, souffrent des douleurs atroces, et la longue agonie de ceux qui sont affectés