Etude sur la glande thyroïde dans la série des vertébrés et en particulier chez les selaciens / par Le Dr Jules Guiart.

  • Guiart, J. (Jules)
Date:
1896
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Credit: Etude sur la glande thyroïde dans la série des vertébrés et en particulier chez les selaciens / par Le Dr Jules Guiart. Source: Wellcome Collection.

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    seconde défendue par Brissaud et qui puise sa grande force dans leseffets tout à fait inattendus de la médication thyroïdienne. Du reste nous avons déjà indiqué précédemment que l’on peut concilier les deux hypothèses. Nous allons maintenant essayer de prouver que l’on doit actuelle- ment considérer la glande thyroïde comme un organe jouant un rôle important dans les échanges nutritifs et en particulier dans l'accrois- sement de l’individu. Nous commencerons par résumer les intéres- santes expériences de Hofmeister qui, sur dejeunes lapins, chercha à élucider la question de l’arrêt de développement à la suite de la thyroïdectomie. L’opération, aseptique, consistait dans l’ablation de la glande thyroïde avec conservation des glandules accessoires. En effet, l’ablation concomitante de ces dernières avait toujours provoqué la mort rapide de l’animal avec les symptômes de la tétanie. Dans les premières semaines qui suivaient la thyroïdectomie, on n’observait aucun symptôme, puis l’animal perdait peu à peu de sa vivacité et devenait somnolent; il devenait petit, malingre, le ventre seul étant plus gros que chez les animaux témoins; les différences de poids entre les animaux opérés et les animaux de contrôle étaient d’autant plus grandes que l’opération avait été faite à un âge plus jeune. Ces ani- maux furent sacrifiés de deux mois et demi à sept mois après l’opé- ration : l’auteur constata toujours l’absence de myxœdème, par contre il observa des altérations anatomiques constantes dans l’hypophyse (1), les ovaires, les reins et le système nerveux. On observe une déchéance fonctionnelle des organes génitaux, mais ce qui est le plus frappant c’est le ralentissement considérable de l’accroissement des os dans le (1) L’extirpation de la thyroïde a pour conséquence une transformation caracté- ristique de l’hypophyse. Les altérations qui s'y produisent intéressent exclusivement la partie glandulaire de l’organe, dont l'analogie de structure avec la thyroïde avait déjà été signalée par Virchow; elles se traduisent par une hypertrophie des cellules principales (Hauptzellen). Cette augmentation de volume de l’hypophyse est d'au- tant plus grande qu’un temps plus long s’est écoulé depuis l’opération : l’organe prend une forme sphérique et la selle turcique devient plus spacieuse; il s’agit évi- demment là d’une hypertrophie compensatrice. C’est ce qui explique ce fait que des lapins privés de leur glande thyroïde, peuvent au bout de quelques mois subir l’ablation des glandules. Mais qu’à l'exemple de Gley on vienne à détruire l'hypo- physe, on verra alors éclater les mêmes accidents que ceux qui suivent la thyroïdec- tomie. On doit donc considérer l’hypophyse comme un organe pouvant suppléer la fonction thyroïdienne, mais à la condition que cette suppléance ne se fasse pas brus- quement, l’organe vicariant ayant besoin d'un aide temporaire, après quoi il peut se suffire à lui-même.