Traité des acouchemens : naturels, non naturels, et contre nature, expliqués dans un grand nombre d'observations & de réflexions sur l'art d'acoucher. / Par le Sr. de La Motte, chirurgien juré & acoucheur à Valognes.

  • Mauquest de La Motte, Guillaume, 1655-1737.
Date:
M.DCC.XXVI. [1726]
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Traité des acouchemens : naturels, non naturels, et contre nature, expliqués dans un grand nombre d'observations & de réflexions sur l'art d'acoucher. / Par le Sr. de La Motte, chirurgien juré & acoucheur à Valognes. Source: Wellcome Collection.

    33/784 (page 5)
    $ CHAPITRE III, ✓ De rAcofichsment contre nature. L’Acouchement contre nature eft celui qui ne fe peut terminer que par un recours étranger, foit d’une Sagc-Fèmme adroite, ou d’un Chirur¬ gien expérimenté. Autant que l’Acouchement naturel efl: aifé 8c facile, autant celui qui eft contre nature eft dificile & laborieux ; & fi l’un ne demande qu’un peu d’a- tention, l’autre a befoin de toute l’expérience, l’adrefic, la force, la prudence, la charité, la religion, & la prélènce d’elprit qu’un home peut avoir pour le terminer heureufement. Ceci fupofé , 8c la Femme étant en travail, corne le bras forti, efila partie la plus fenfible que l’Enfant peut préfenter, quil n’y a point de fitua- tion qui exige plus certainement le fècours du Chirugien, 8c que cet acou* chemmt efi le plus dificile à terminer; c’efi: ce même acouchement qucjc choifis pour être le fujet de ce Chapitre général. Lorfquc je fuis apelé à un acouchement de cette nature, je comence par m’afiurer, autant qu’il m’efi: pofiîble, de la vie pu de la mort de l’En- i&nt; parceque les précautions que l’un exige, font bien diférentes de cel¬ les de l’autre. Je m’informe enfuite s’il a été batifé, afin de ne rien obmettre dans la circonllance qui eft la plus eflentielle, puifque le falut éternel de l’Enfant en dépend. J’acomode enfuite un petit lit ; mais corne ces fortes de petits lits font pour-l’ordinaire un peu trop bas, 8c qu’il ne s’en trouve que dans des mai- fons de confidération, ou du moins chez des Perfones aifées, qui font les lieux où ces fortes d’acouchemens arivent le moins, je me fors du lit or¬ dinaire de la Femme en travail ,• en l’acomodant par le travers ou parles piez, de la même manière que pour fervir à l’acouchement naturel, 8c: avec les mêmes précautions; c’eft-à-dire, que ce lit vienne en forme de glacis, depuis la tête jufqu’au fiége, fous lequel il y aura une efpéce defofo fo, afin que rien ne s’opofe à lafortie de l’Enfant; une nape doublée en quatre fous les reins, les genoux écartez l’un :de l’autre, une nape étendue defiiis, deux Femmes ocupées à tenir les genoux en cet état, chacune d’une de fes mains, 8c de l’autre à foutenir la nape quand il eft à propos^ les talons repliez auprès des feffes, 8c apuyez contre quelque corps folide, foit le bois ‘du lit même, ou quelqu’autre mis exprès au travers des piez du lit, faifant en même tems tenir à la malade quelque chofe de ferme avec fes deux mains, pour empêcher qu’elle ne s’élève 8c ne fe retire trop en haut, dans le tems de la douleur, 8c lorfque l’Enfant vient au pafiàge, ou durant fon extraélion. Ace détàut, une Perfone mettant les deux mains fur les épaules de la malade, peut empêcher ce mouvement. La Femme ainfi fituée, je me mets en état de lui rendre les fecours .né- A 3 cef- N