Notice sur Jacques de Falaise, ses habitudes, sa nourriture, et les moyens qu'il emploie pour conserver sa santé / [Anon].

Date:
1820
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Credit: Notice sur Jacques de Falaise, ses habitudes, sa nourriture, et les moyens qu'il emploie pour conserver sa santé / [Anon]. Source: Wellcome Collection.

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    reconnu, que ses organes absorbans n’offraient, dans leur intérieur, aucune différence sensible avec ceux des autres hommes ; le gosier de Jacques leur a seulement paru un peu plus large qu’il n’est ordinairement chez les autres individus de sa taille ; ils ont constaté encore qu’il était susceptible d’une plus grande dilatation ; mais cette dif¬ férence , que les gens de l’art eux-mêmes ont déclaré être de fort peu d’importance, ne saurait rien faire pré¬ juger sur la cause de cet étonnante faculté d’absorption, et laisse soupçonner, au contraire, une organisation toute particulière. On ne saurait trop faire remarquer que Jacques a beau réitérer ses expériences plusieurs fois dans un même jour, il n’en est ni fatigué ni incommodé; cela paraît d’autant plus surprenant, que chacun sait que l’introduction du plus petit corps étranger dans l’œsophage, suffit souvent pour donner la mort. L'histoire a conservé le souvenir de beaucoup d’accidens de ce genre. Anacréon mourut suffoqué par un grain de raisin qui s’était fixé dans son pharynx. Le poète Gilbert fut étouffé par la clé de sa cas¬ sette qu’il avait avalée dans un accès de folie; enfin, le sultan Selim, étant un jour aux pieds de sa sultane favo¬ rite, s’amusait à lui jeter des cerises qu’elle retenait dans sa bouche avec une adresse admirable; le hasard voulut que l’une d’elles entrât précipitamment dans le gosier de cette esclave, et lui causa des spasmes et des convulsions au milieu desquelles elle expira. Les expériences de Jacques semblent, au premier coup- d’œil, présenter des dangers, non moins grands et non moins certains ; il faut en convenir, l’entière certitude qu’il est déjà sorti victorieux de semblables tentatives est absolument nécessaire pour se défendre d’une surprise mêlée d’effroi, quand on lui voit enfoncer dans sa gorge, et jusqu’à la garde, une épée de vingt pouces de longueur. On s’attend au moins à la lui voir retirer toute ensan-